Déclaration Internationale des droits à la sexualité


Nous, les participants dans le XVII Congrès Mondial de Sexologie, affirmons notre engagement avec la Mission de l’Association Mondiale pour la Santé Sexuelle (WAS) : Promouvoir la Santé Sexuelle partout dans le monde et tout au long de la vie des individus. Nous aussi, réaffirmons la Déclaration des Droits sexuels de la WAS (1999) ; les recommandations du rapport de la WAS et l’Organisation Panaméricaine de la Santé : « Promotion de la Santé Sexuelle, recommandations pour l’Action » (2000), et aussi les définitions de la Santé Sexuelle et des Droits Sexuels émises par l’Organisation Mondiale de la Santé (2002).

En considérant le besoin urgent d’entreprendre une action collective pour aboutir aux objectifs et buts de santé et développement durable déclarés dans les accords internationaux, parmi lesquelles la Déclaration du Millénaire : On déclare que :

La promotion de la santé sexuelle est fondamentale pour jouir du bien-être et pour la réussite du développement durable, voire l’aboutissement des Objectifs de Développement du Millénaire. Les individus et les communautés qui jouissent du bien-être sont avantagés pour entreprendre des actions vouées à l’éradication de la pauvreté individuelle et sociale.

En accroissant les responsabilités individuelles et sociales, ainsi que des interactions sociales égalitaires, la promotion de la santé sexuelle contribue à améliorer la qualité de la vie et la réalisation de la paix. Par conséquent, nous exhortons tous les gouvernements, les agences internationales, le secteur privé, les institutions académiques et tous les membres de la société, mais d’une manière particulière les organisations qui appartiennent à l’Association Mondiale pour la Santé Sexuelle (WAS) à :

 
 

1/ Reconnaître, promouvoir, assurer les droits sexuels pour tous.

Les droits sexuels sont les éléments constitutifs des droits humains fondamentaux et pour cela ils sont universels et inaliénables. Il n’est pas possible d’obtenir et maintenir la santé sexuelle sans assurer les droits sexuels pour tous.

2/ Avancer vers l’égalité de genre.

La santé sexuelle exige égalité de genre et respect. Les inégalités ayant trait au genre ainsi que les déséquilibres du pouvoir entravent les interactions humaines constructives et harmonieuses et, par conséquent, l’aboutissement de la santé sexuelle.

3/ Éliminer la violence et les abus sexuels sous toutes leurs manifestations.

L’obtention de la santé sexuelle n’est pas concevable si quelqu’un n’est point libre de toute stigmatisation, discrimination, abus sexuels, coercition et violence.

4/ Fournir un accès universel à une information et une éducation intégrale de la sexualité.

Pour obtenir la santé sexuelle, il faut que toutes les personnes sans exception, y inclus les jeunes, aient un accès complet à une éducation intégrale de la sexualité ainsi qu’à une information fiable et à des soins de santé pendant la durée de la vie.

5/ Assurer que les programmes de santé reproductive reconnaissent la part essentielle de la santé sexuelle.

La reproduction est une des dimensions essentielles de la sexualité humaine et a le potentiel de fortifier les rapports et contribuer à la réalisation personnelle satisfaisante pourvu qu’elle soit désirée et planifiée. Lorsqu’on parle de santé sexuelle, il faut souligner qu’il s’agit d’un concept plus vaste que celui de la santé reproductive. Les programmes actuels de la santé reproductive doivent s’accroître pour y incorporer les diverses dimensions de la sexualité et la santé sexuelle.

6/ Arrêter et renverser la propagation du VIH/SIDA et autres infections sexuellement transmises (IST).

L’accès universel à des services de prévention, conseil volontaire et dépistage, de prise en charge et de traitement des personnes vivant avec le VIH/SIDA ainsi que des autres infections sexuellement transmises, sont tout aussi importants pour la santé sexuelle. Les programmes qui assurent un accès universel doivent être mis en œuvre immédiatement.

7/ Identifier, prendre en charge et traiter les inquiétudes, les dysfonctions et les troubles de la sexualité.

Étant donné que la plénitude sexuelle comporte la possibilité d’améliorer la qualité de la vie, il faut absolument reconnaître, prévenir et prendre en charge, avec des soins adéquats, les inquiétudes, les dysfonctions et les troubles de la sexualité.

8/ Aboutir à la reconnaissance du plaisir sexuel comme un élément du bien être.

La santé sexuelle est au-delà de la seule absence de maladie. Le plaisir et la satisfaction sexuels sont des composants fondamentaux du bien-être et il est indispensable de les faire connaître et les promouvoir.

Il est primordial que des plans d’action internationaux, régionaux, nationaux ou locaux pour le développement durable, accordent la priorité à des actions dirigées vers la promotion de la santé sexuelle, assignent des ressources suffisantes, abolissant les barrières systémiques, structurelles et communautaires, afin de programmer le progrès.

 
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ASSOCIATION MONDIALE POUR LA SANTE SEXUELLE (WAS)

Déclaration de Montréal
« Santé Sexuelle pour le Millénaire »
17ème Congrès Mondial de Sexologie.
Montréal 2005