Traumatismes - Violences - Violences éducatives ordinaires - Maltraitances 


Pour certains d'entre nous (sexoanalystes) le traumatisme que nous accompagnons très souvent en consultation (en thérapie de couple comme en individuel), peut être inscrit dans l'être depuis les prémisses de sa vie (ce qui va rendre la thérapie plus longue que "brève", sauf seulement mettre un pansement sur une plaie mal cicatricée). Généralement cet évènement intérieur apparaît après un choc violent, physique ou émotionnel dans la vie d'adulte ou de jeune adulte voire d'enfant (qu'il faudra prouver ou argumenter par les traces qu'il laisse), c'est du moins ce que la communauté humaine, la société, le monde médical et le légiste posent comme mode opératoire pour le surmonter.

Ce ou ces traumatismes sont aussi l'écho de maltraitances à bas bruits, des violences éducatives ordinaires, les VEO. De ces pensées, regards, paroles et actes dénigrants, humiliants, salissants, invalidants, blessants qui, répétés au fil des jours et des semaines dans l'esprit et la chair des tous petits, vont générer du mal-être, du mépris de soi, de la culpabilité, de l'interdit de jouir de la vie et de soi. Encore aujourd'hui, l'éducation des enfants est infestée de maltraitances et de VEO en son nom. Ces maltraitances (interdites dans 23 pays d'Europe mais pas en France) "fabriquent" de futurs générations de maltraitants, parce qu'on va impitoyablement reproduire sur ses propres enfants ce qu'on considère être "la bonne manière "d'élever ou d'éduquer...


Mais il y a moyen d'affiner ce regard sur le traumatisme et d'aller vers ces frontières où l'esprit n'imagine pas toujours trouver une source de "choc". D'autant que certains traumatismes ne génèrent pas de "traces" si évidentes à montrer, prouver ou raconter. Ceux-ci vont générer des freins, des peurs, toutes formes de stress, des introversions, des pertes d'assertivité, des comportements défensifs discrets (à "bas bruits", voir les VEO), divers mécanismes de défense, des maladies psychosomatiques, un regard craintif sur le monde et sur les hommes ou les femmes...finalement, altérer et nuire au bonheur de l'être en devenir.


Il y a quatre vecteurs de flux traumatiques: ce que l'on reçoit, ce que l'on donne, ce que l'on observe d'un être vers un autre et ce que l'on se fait à soi-même.

Origine des premiers traumatismes: comment je suis attendu par mes parents (transgénérationnel compris) leurs pensées et croyances à mon sujet, ma vie intra-utérine (ce que ma mère consomme, ce qu'elle ressent et l'écho du monde externe), ma naissance (passage vers le monde externe), l'accueil qui m'est fait, le nom que l'on me donne, les premiers mois de ma vie dans ce nouveau monde...comment je suis accompagné durant ces premières années de développement et de rencontre avec l'autre et les autres (nourrice, crêche, maternelle, école, collège...). Tout un univers de rencontres et de constructions que les psychologies, la pédopsychiatrie et les psychanalyses (plusieurs théories) ont largement exploré et décrit.


Traumatismes insidieux: les regards, paroles et actings sur les tous petits que leur être est incapable d'intégrer, de comprendre, d'élaborer et de métaboliser qui font le lit de traumatismes et au fil du temps de l'intensité ou des répétitions, inscrivent une mémoire traumatique (maltraitances psychologique et/ou physiques, absence des soins fondamentaux, climat incestuel ou incestueux, intrusions dans l'intime du tout petit ou de l'enfant, passage à l'acte violent, pédophilie, scènes incompréhensibles à la vue du bébé ou de l'enfant - que ce soit du réel ou sur écran ; même sonores - ). De même durant la vie de l'enfant, de l'adolescent ou du jeune adulte, par des situations similaires qui inscriront ou réactiveront un/des traumatisme(s). Pareillement durant la vie conjugale ou la vie professionnelle...(harcèlements, manipulations, perversions, mis en burn out, intrusions, viols...) toutes ces maltraitances si difficiles à mettre à jour, à prouver, à faire condamner pour en être libre et revivre.


L'arsenal du thérapeute peut sembler être mis en impuissance devant certains types de mémoires traumatiques (principalement quand il s'agit de souvenirs apparemment fabriqués ou reconstruits). Mais ce que nous accompagnons est toujours la souffrance présente, la vérité du présent ! Aussi, nous faut-il aller à la source évènementielle...et là, il s'agira de se reconfronter à la souffrance initiale...principe quasiment homéopathique mais uniquement du point de vue théorique (faire se rencontrer le mal avec la source du mal), parce que se reconfronter à des sources d'évènements traumatiques que l'on voudrait oublier mais qui survivent malgré nous, contre notre quotidien et contre notre bonheur, ne ressemble pas à prendre quelques granules de sucre...pourtant être libre de cela passe souvent par là et/ou par une médication appropriée et bien gérée par un psychiatre ou votre médecin traitant.
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